L’énorme bouleversement qui est en jeu, qui se joue, là, en ce moment, derrière la dématérialisation des supports, c’est la spatialisation générale de tous les messages humains, le texte comme l’image.
Le texte… donc le graphisme sont concernés.
(Pas d’écriture, pas d’écrit… sans graphisme).
La présentation des messages écrits sera en volume, en réalité augmentée, dans l’espace autour de nous (comme le son qui, lui, est spatialisé depuis toujours).
Cette spatialisation est en chemin. Sa généralisation est pour bientôt. D’abord le papier perd son monopole pour l’écran, puis l’écran lui-même va s’effacer.
L’écran représentait déjà la fin du support définitif (un support, certes, mais impermanent, un « dispositif diffuseur », comme il en existe de nombreux pour le son). Mais il n’est qu’une étape et est amené à se dématérialiser lui aussi, remplacé par les casques de réalité augmentée ou virtuelle.
Casques qui, la miniaturisation aidant, finiront par ne plus être que des lentilles de contact.
Il faut commencer à s’habituer à cette mutation. Le graphiste & le plasticien doivent réfléchir leur production en l’intégrant.
Le graphiste ne doit plus « mettre en page » mais « mettre en espace ». Il doit sculpter les mots, sculpter son design dans l’espace.
Autour de ce sujet, voir également mon texte « La fin de l’image » sur vincent.art
Consultez, à ce sujet, les articles sur Magic Leap, comme celui-ci de La Tribune : http://www.latribune.fr/technos-medias/innovation-et-start-up/20141023trib824bc4bd6/magic-leap-la-mysterieuse-start-up-de-realite-augmentee-qui-interesse-google.html